Est-il possible de décrire un objet ou un événement dont nous ne savons rien, éloigné de nous dans le temps ou dans l’espace ? Le sens commun a tendance à répondre par la négative à cette question. Trop souvent, on ignore que cette problématique a fait l’objet de recherches très poussées, à la fois dans le domaine civil mais aussi militaire, sous la houlette du gouvernement américain, entre autres. En effet, la discipline du remote viewing, littéralement « vision à distance », a été développée en Occident dans les années 70, principalement dans les laboratoires du SRI (Stanford Research Institute), un institut californien de recherche créé par l’Université de Stanford, sous-traitant scientifique de l’armée américaine. A l’origine de sa mise au point, deux physiciens des lasers, Hal Puthoff et Russell Targ, et un artiste et chercheur sur les capacités de la conscience Ingo Swann. A la même époque, d’autres recherches furent menées dans le domaine civil, notamment par Stephan Schwartz au sein du Mobius group pour l’archéologie, et au PEAR (Princeton Engineering Anomalies Research Laboratory).
Véritable science de l’intuition, le RV a pour objectif de décrire des « cibles » de diverses natures en utilisant conjointement intuition et raisonnement. Les informations recherchées sont inaccessibles à la perception directe des cinq sens du fait de la distance spatiale, temporelle ou de l’impossibilité d’atteindre la cible. C’est là que le remote viewing entre en jeu, en permettant d’obtenir ces informations par la mise en œuvre de l’intuition. Un « remote viewer » peut être sollicité pour décrire un endroit à l’autre bout du monde où il n’est jamais allé, un événement passé ou même un objet scellé dans un container ou enfermé dans une pièce, il peut décrire une personne ou une activité, tout cela sans rien savoir de la cible au départ.
On comprend tout le parti que les services de renseignements pouvaient espérer tirer d’une telle discipline. C’est pourquoi pendant plus de 20 ans, entre 1973 et 1995, dans le contexte de la guerre froide, la plupart des recherches furent financées par le gouvernement américain et menées en secret. Le programme Star Gate, ainsi qu’il fut baptisé au début des années 90, passa de la CIA à la DIA (Defense Intelligence Agency), avant de revenir à la CIA et de prendre fin officiellement en 1995.
Parmi ses réussites, on peut citer la localisation d’un appareil soviétique qui s’était écrasé au Zaïre (actuelle République Démocratique du Congo). Paul H. Smith relate cet épisode dans son livre Reading the ennemy’s mind. Inside Star Gate. Le crash eut lieu en mars 1979. Les satellites espions n’étaient pas capables de retrouver l’avion en raison de la couverture végétale trop dense. En revanche, les viewers furent capables de localiser la zone dans laquelle l’avion s’était écrasé, et de décrire précisément le site du crash. En deux jours l’avion fut retrouvé. Des années plus tard l’ancien président Jimmy Carter, interrogé sur ce qui s’était passé de remarquable durant sa présidence, cita cette anecdote. Les remote viewers s’illustrèrent également dans la recherche de personnes kidnappées et dans la description de certaines installations militaires secrètes (un sous-marin nucléaire, des missiles soviétiques MIRV, par exemple.)
Plus récemment, des remote viewers ont fait parler d’eux lors de la capture de Saddam Hussein. En novembre 2003, des personnes suivant un atelier de découverte du RV sous la direction de Stephan Schwartz décrivirent précisément le lieu dans lequel Saddam Hussein serait capturé ainsi que les circonstances de son arrestation. Saddam Hussein fut retrouvé une quinzaine de jours plus tard dans des circonstances présentant de très fortes similitudes avec les conclusions des apprentis viewers, sans qu’on sache s’il y avait un lien direct entre cet événement et leur travail. Au cours de sa carrière, à la tête de la Mobius Society, Stephan Schwartz employa notamment le RV à des fins archéologiques. Contrairement aux militaires, il mena toujours ses recherches en invoquant la plus grande transparence, estimant que des travaux qui concernent la conscience humaine doivent être accessibles à tous.
Aujourd’hui, le RV s’est démocratisé : des milliers de personnes se forment et l’utilisent. Au niveau mondial, IRIS Intuition Consulting (et sa filiale au service du grand-public IRIS Intuition et Changements) est à ce jour la plus grosse structure opérant dans le domaine du RV : elle propose non seulement des formations au Remote Viewing, que ce soit en entreprise ou auprès du grand public, mais dispose également d’un département avec une équipe d’intuitifs qui répondent à des demandes précises dans les domaines de la stratégie économique, de l’innovation, de l’archéologie, de la justice… En France, Alexis Champion, le directeur d’IRIS, et son équipe, sont les seuls à proposer des formations au RV. Ils ont eux-mêmes été formés par certains des fondateurs américains du RV, Stephan Schwartz et Paul H. Smith entre autres. Alexis Champion participe activement aux communautés internationales sur ce sujet, et il témoigne de son activité dans le cadre d’IRIS auprès d’organisations comme l’IRVA (International Remote Viewing Association), notamment en y finançant des projets de recherche.
L’équipe de formateurs d’IRIS enseigne notamment le Controlled Remote Viewing : cette méthode dite méthode pas à pas, fortement cadrée et accessible à tous, est aussi rassurante qu’efficace pour faire connaissance avec ses capacités intuitives. D’ailleurs, IRIS forme de plus en plus de gens en France, et une communauté a été créée pour pratiquer, échanger, expérimenter sur l’intuition et les sujets connexes. Car dans tous les domaines exigeant l’usage et le développement de son intuition – la créativité par exemple – les méthodes créées à partir du RV montrent leur efficacité.
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Le Remote Viewing, quelques explications…
Alexis Champion explique les fondamentaux de cette technique lors d’une conférence organisée par l’INREES en 2013.
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